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La pluie d'été

de Marguerite Duras

vec :

Mise en scène : Pascale Nandillon

 

Lumière et son : Frédéric Tétart

 

Avec : Anastasia Bertre, Samantha Bertre, Christophe Besnard, Guillaume Bureau, Danielle Desvilles, Ismael El Bou, Céline Finidori, Ghislain de Fonclare, Alexandre Gasse-Sabourdy, Steevens Henry, Christine Lemercier, Fary M’benge, Tarsika Mohammed, Fama Niang, Diakhou Niang, Sophie Pernette, Cathy Racinne, Danièle Robelin, Nicolas Thevenot, Pascal Toutain, Denis Wengler et les voix de Claire, Hanife, Ilknur, Nazmiye, Sahime, Selma.

 

Production : Atelier hors champ, L'espal - scène conventionnée - Le Mans

Présentation

 

 

 

“L’instituteur lui va vers cela même qu’il ne cherche plus à comprendre.

Il va vers ces gens comme il irait dans un pays nouveau, une campagne

d’une grâce irrésistible, isolée du reste de Vitry.”

Marguerite DURAS – La pluie d’été

 

 

Suite à l’invitation du théâtre de L’espal au Mans, l’Atelier hors champ s’est installé en 2007 pour une résidence de trois ans dans le quartier des Sablons où le théâtre est implanté. Répondant à la proposition “d’essaimer la parole d’un livre”, la compagnie a choisi le roman La pluie d’été de Marguerite Duras.

Originellement conte pour enfants, puis scénario ayant donné lieu à deux films (Les enfants – M. Duras, En rachâchant – J.M. Straub et D. Huillet), le roman La pluie d’été est tout à la fois une fiction, un conte philosophique et politique, un fait-divers où Marguerite Duras détourne les situations naturalistes de la fable sociale du cinéma et de la télévision.

Avec ce texte, nous sommes allés vers les habitants, les associations, les institutions sociales, les écoles du quartier. Ils ont été progressivement invités à des ateliers de jeu et de dramaturgie. Ces ateliers ont été des temps de recherche et de fabrication collective d’esquisses scéniques, sonores, photographiques, cinématographiques pour les créations à venir. La rencontre entre le texte et les habitants, leurs présences, leurs histoires singulières ont délivré un nouveau paysage de La pluie d’étéLa parole du sage (L’Écclésiaste), présente dans le roman de Duras, nous a amenés à ouvrir des ateliers spécifiques autour de la voix et de la polyphonie, en repartant de la traduction d’Henri Meschonnic.

Ces ateliers ont donné lieu à une création théâtrale à partir de La pluie d’été (novembre 2007).

Nous avions choisi une distribution chorale qui démultipliait les figures du roman ; les frontières floues et les entrées multiples du texte permettaient de travailler à une porosité des identités entre habitants et acteurs, documentaire et fiction, personnes et personnages.

 

 

L’espace était tour à tour un théâtre, un plateau de tournage, articulé autour des lieux fondamentaux du conte : la table de la cuisine, le bureau de

l’instituteur, l’appentis des enfants.

Les surfaces du tableau noir, des pages blanches, des tables, réfléchissaient la lumière jusqu’à l’éblouissement, rejoignant les paysages abstraits du roman et la brûlure du livre. Entouré de nuit et de présences silencieuses, le plateau était envahi par des nuées d’enfants et des sons du hors champ, bruits de chantier, chants d’oiseaux…

La reconstitution du récit mêlait dialogues, didascalies et parties narratives du roman, en jouant sur différents registres de parole : lectures, souffleurs, polyphonies de voix amplifiées ou enregistrées. Cette trame était trouée par le murmure des versets de L’Écclésiaste et le silence, comme autant de questions qui traversaient les espaces de la fiction et ancrait le récit dans notre présent.

 

Ces axes de travail se sont re-dépliés dans les créations radiophoniques et cinématographiques, comme trois variations autour du même texte. Chaque création est une strate supplémentaire dans notre expérience commune du texte, la continuité naturelle d’une proximité partagée.


 

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